En décembre 2015, la population a atteint le chiffre de 6 millions d'habitants,
grâce à une naissance largement récompensée par le gouvernement kirghiz non peu fier de l'évènement!
Le référendum constitutionnel du 27 juin 2010 a instauré le premier régime semi-parlementaire d’Asie centrale. L’élection présidentielle du 30 octobre 2011 a été remportée par Almazbek Atambaev, Premier ministre sortant (SDPK), dès le premier tour avec 62,52% des voix. Le BIDDH de l’OSCE s’est félicité que « la campagne ait été ouverte et ait respecté les libertés fondamentales », mais a déploré « des irrégularités significatives ». Ce pluralisme politique se retrouve également dans la presse : le Kirghizstan est classé par Reporters sans Frontières en 2015 88e sur 180 pays, en progression de 11 places depuis l’année précédente, devant tous les autres pays d’Asie centrale, la Russie et l’Ukraine.
Les élections législatives du 4 octobre 2015 ont renforcé l’assise du SDPK (Parti social-démocrate, 27,5 % et 38 sièges), qui a formé au Parlement une coalition majoritaire avec les partis Kyrgyzstan (13,1 %, 18 sièges), Onuguu-Progress (9,4 %, 13 sièges) et Ata-Meken (7,1 %, 11 sièges). Deux partis forment l’opposition parlementaire : Respublika Ata-Jurt (20,3 %, 28 sièges) et Bir Bol (8,6 %,12 sièges). Le chef du gouvernement et la plupart des ministres ont été reconduits, et le parti présidentiel aura sans doute moins besoin de composer avec des partis politiques qui lui étaient hostiles.
Les tensions sociales et politiques qui étaient vives jusqu’en 2013, notamment autour de la mine de Kumtor, semblent s’apaiser du fait d’une certaine lassitude des citoyens. Le clivage nord-sud est important, le pouvoir central ayant des difficultés à s’imposer dans le sud, contrôlé par les élites politiques d’Och et Jalal-Abad et imprégné par la criminalité organisée.
La situation économique est tendue. Le prix des denrées de base ne cesse d’augmenter
parallèlement à l’envolée du prix de l’électricité. De ces tensions, de violents
affrontements ont eu lieu le 7 avril 2010 dans la capitale à Bichkek et l’armée
tire dans la foule devant le gouvernement et tue 87 manifestants.
Bakiev est sommé de s’enfuir. Un gouvernement de coalition est formé et c’est
une femme, Roza Otunbaeva qui prend la tête du pays dans l’intervalle de l’organisation
d’élections législatives qui auront lieu en octobre 2011 et à l’issue desquelles un
nouveau président est désigné en la personne d’Almazbek Atambaev, alors premier ministre.
Une curieuse impression de continuité malgré les épisodes révolutionnaires qui ont
déclenché plus d’agitations que de changements…
Face aux graves difficultés économiques, la Russie a accordé depuis 2010 une aide financière importante. Par ailleurs, le Kirghizstan a obtenu de Moscou la levée des taxes sur les hydrocarbures depuis 2011, ainsi que l’annulation de sa dette (189 M$ + 300 M$ échelonnés). Le pays recourt également aux bailleurs de fonds internationaux pour financer le déficit budgétaire (de 5,25% du PIB en 2012 d’après le FMI, il s’est fortement réduit en 2013). La dette extérieure s’élève à 3,1 Md$.
sources empruntées sous : www.diplomatie.gouv.fr
Au niveau économique...
Une grande partie des
Kirghizes vivent
de l’agriculture, bien que seul 7% du territoire soit cultivable (90% du
territoire se situe au dessus de 1500 mètres). Le pays compte des ressources
minières telles que charbon, or, uranium notamment. Le Kirghizistan ne peut pas
compter sur des ressources telles que le gaz et le pétrole comme son voisin
kazakh, dont l’économie bénéficie de belles retombées. Les rivières
offrent un
grand potentiel hydroélectrique.. En résumé, l’économie demeure fragile en
comparaison avec ses voisins centre-asiatiques.
Face aux graves difficultés économiques, la Russie a accordé depuis 2010 une aide financière importante. Par ailleurs, le Kirghizstan a obtenu de Moscou la levée des taxes sur les hydrocarbures depuis 2011, ainsi que l’annulation de sa dette (189 M$ + 300 M$ échelonnés). Le pays recourt également aux bailleurs de fonds internationaux pour financer le déficit budgétaire (de 5,25% du PIB en 2012 d’après le FMI, il s’est fortement réduit en 2013). La dette extérieure s’élève à 3,1 Md$.
Un peu d’histoire...
Les tribus kirghizes, dont les terres de
pâturages se trouvaient dans la région du Haut-Ienisseï, en Sibérie,
commencèrent à migrer en direction des Tian-Shan dès le Xème siècle. La
colonisation de la Sibérie par l’Empire russe provoqua une seconde vague de
migration au XVIIème siècle. Au XVIIIème siècle, les Kirghizes étaient encore
très peu islamisés,. Ils restaient de vrais nomades, chamanistes et indépendants,
et assez indifférents à tous les pouvoirs qui dominèrent les Tian-Shan. Leur
sédentarisation ne se fit que sous le pouvoir soviétique. (Asie centrale,
Petit futé, 2001). D’autres sources indiquent toutefois que les Kirghizes
auraient un passé de sédentaires bien plus ancien que leur tradition nomade…
Pour un
Kirghize, l’Histoire, c’est
d’abord une généalogie,celle de sa famille. « Qui ignore le nom de ses sept
ancêtres est un traître » d’après F. de Rocca, De l’Alaï à l’Amou-Daria,
cité par Rémy Dor dans Parlons kirghiz », L’Harmattan, 2004. De tradition
orale, l’épopée de Manas, cycle de légendes orales, rassemble le peuple
kirghize autour de son histoire commune à travers Manas, son héros.
Les Kirghizes
demeurent des éleveurs et
des bergers, dont la vie est rythmée par le quotidien du troupeau : garder les
bêtes, les rentrer, faire les traites, transformer le lait. Ils ne pratiquent pas
un grand nomadisme, plutôt une transhumance qui ressemble à celle qui se
pratique en France. De même que les brebis quittent la Provence pour chercher
les pâturages dans les Alpes ou les Pyrénées, les Kirghizes quittent leurs
villages ou leurs camps d’hiver pour monter au jailoo. Ensuite, il s’agit
de déplacer deux ou trois fois le camp pour en trouver un autre, un peu plus
loin ou un peu plus haut. Les lieux de campement sont réguliers et invariables,
ce sont les places coutumières de la famille.
Et la vie, la belle vie d’été
s’organise… Je crois qu’en fait les plus grandes nomadisations d’été sont celles
qui mènent les cavaliers de yourte en yourte. Il n’y a pas besoin de prétexte
pour se rendre visite. La porte d’une yourte est toujours ouverte au visiteur,
le koumis - lait de jument fermenté, n’attend que lui et l’invitation ne se refuse
pas. L’été est la saison des fêtes, des rencontres et des rires.
Extrait du dossier « Kirghizistan Le vent des
steppes », Damien Parisse, Trek magazine, no 79, juin 2006.